4 jours à parcourir cette magnifique région du sud du Laos, à scooter. Sur la route, forgerons, cascades, plantation de café et de manioc, villages traditionnels, animaux en tous genres parfois très mignons parfois moins… récit de ce petit road trip inoubliable !

Day 1

A peine arrivés de Vientiane, nous avons loué notre monture chez Miss Noy (un 100 cm3 qui ne payait pas de mine mais qui ne nous pas lâché une seule fois !) pour 50 000 kips la journée soit 5,70€. Yves, un belge qui travaille avec Miss Noy fournit une carte, mise à jour chaque année, que vous pouvez retrouver ici. Le voyage n’est pas épuisant, les distances ne sont jamais très longues sur le plateau et pas mal de choses à découvrir en route. On s’arrête observer le travail des forgerons, et lorsque l’ on a vraiment trop chaud, les cascades sont là pour nous rafraichir.

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Nous avons fait halte à Tad Yuang (5 000 kips), habitée par des centaines de libellules. Il est possible de s’y baigner (toujours vêtues d’un t-shirt mesdemoiselles) et de s’y restaurer. Vous rencontrerez surement Mr Inpong celui-ci parle français et anglais, heureux de vous faire partager son savoir.

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Nous nous sommes arrêtés pour une pause café au Jhai Tipi coffee shop, géré par Tyson un américain amateur de slakeline, puis direction le nord pour Tad Lo. Arrêt pour la nuit, dans un guesthouse à deux pas d’une superbe cascade (150 000 kips – 17€ pour une chambre avec balcon, salle de bain, climatisation et petit déjeuner inclus). Un endroit au calme où les enfants se baignent en compagnie des buffles… Kong, qui se fait appeler King Kong, vous accueillera avec le sourire et vous pourrez goûter un excellent Laap (viande financement tranchée mélangée à différentes herbes fraiches… un délice  !)

 

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Day 2 & 3

Le mauvais temps menaçant, nous avons décidé de ne pas faire l’étape de presque 100 km, mais de bifurquer vers l’ouest en direction de Paksé. Après environ une heure de route, arrivée chez Mr Vieng, cultivateur de café proposant également un homestay.

 

Agé de 33 ans, il s’est installé ici il y a trois ans en compagnie de sa femme et de ses deux filles. Il a appris l’art de cultiver le café sur le tas, café 100% bio et 100% maison  ! Succulent… Nous décidons de rester pour la nuit pour 20 000 kips chacun (2,30€).

 

J’ai pu participer à la préparation des cacahuètes grillées  : un simple récipient sur le feu et de l huile de coude, ne pas arrêter de remuer… sinon ça bruuuule  ! Sur place, il est possible d’acheter le café de Mr Vieng, les cacahuètes, mais également des tissus (écharpes, dessus de table, pochettes) réalisés par Noy, son épouse. Tout est artisanal… le filage, le tissage  : 6 jours de travail pour une étole brodée de perles.

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Le soir venu, nous avons pu partagé un simple, mais succulent repas (riz, légumes et omelette) en compagnie des enfants faisant leurs devoirs et des 3 trois bébés «  coffee cat  », un drôle de mélange entre opossum et chat. Trois adorables petites boules de poils pleines d’énergie, achetées par Vieng sur un marché pour les élever, leur mère ayant été chassée pour sa viande.

 

Pour la nuit les lits disponibles pour les visiteurs de passage se trouvent à l’étage de la maison. Vieng et sa famille dorment dans une pièce également à l’étage. Des matelas, de bons oreillers et une moustiquaire, que demander de mieux… Nullement besoin de ventilateur, les nuits étant assez fraiches sur le plateau.

 

Ne cherchez pas la salle de bain…. Pour se laver il faut adopter le style lao  : la douche à la casserole avec un gros bidon ou alors la rivière  ! En effet, bon nombre d’habitants dans les campagnes, se lavent quotidiennement dans la rivière, l’occasion de faire également sa lessive  ! Et pour les toilettes, il y a bien sur une cabane à proximité de la maison où on retrouve le style turc mais avec le traditionnel seau et sa casserole  !
Il est important de préciser que lors de notre passage, avec l’aide d’une dizaine de villageois Mr Vieng était en pleine construction d’une structure pouvant accueillir quatre chambres, pour les personnes souhaitant passer la nuit chez lui. Après 3 ans de promiscuité avec les touristes, il est temps pour tout le monde d’avoir son petit coin d’intimité.

 

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Un des meilleurs moments de notre séjour chez Mr Vieng fut le café-maison au réveil, en face de dizaines de caféiers. moment unique, moment magique!

 

La leçon de café de Mr Vieng

Il existe 3 sortes de café sur le plateau des Bolavens  : l’Arabica, le Robusta et le Liberica
L’arabica est une plante de petite taille (entre 1m et 1,50m) pourvue de feuilles de petite taille et qui n’aime pas tant le soleil. Quand on plante une graine d’arabica, il faut patienter 2 ans avant de pouvoir récolter les précieux grains entre Novembre et Décembre. Ce n’est pas un café très fort , il a bon goût, très doux.

 

Le robusta est une plante un peu plus grande que la précédente, qui tolère le soleil mais a quand même besoin d’ombre. Il faut patienter 6 ans avant de récolter les premiers grains de Décembre à Février. Son goût est assez fort, amer.
Le liberica est le plus grand des caféiers, comme le précédent il faut patienter 6 ans mais la récolte se fait plus tard, de Mars à Avril. Son goût et même son odeur sont particuliers, on retrouve apparemment celle de la chèvre  !! Mais le goût reste celui d’un café fort mais avec un arrière goût assez doux.

 

Les trois plantes, bien qu’elles soient assez différentes, reçoivent quasiment le même traitement. On les taille assez rarement mais suffisamment pour pas qu’elles ne deviennent trop imposantes.. Une fois que le caféier a atteint sa fin de vie (20, 25 ans en moyenne), on le coupe au pied, puis celui repart et 2 ans plus tard les nouveaux grains sont là  !

 

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Les étapes de la récolte

On commence par retirer la première couche des grains, on les lave avec de l’eau, puis on les laisse sécher au soleil pendant une dizaine de jours jusqu’à ce qu’ils blanchissent. On retire ensuite la deuxième couche, puis arrive l’étape cruciale de la torréfaction. Cela prend 30 min pour 1,5 kg de grains. Il est important de préciser que Vieng ne vend aucune de ses récoltes aux coopératives, il réserve son bon café uniquement aux visiteurs de passage.

Je vous suggère vivement à rendre visite à Vieng si un jour vous vous rendez sur le plateau des Bolavens, et à y passer la nuit. Nous avons vraiment apprécié ces deux jours passés au sein d’une famille vraiment chaleureuse, une expérience inoubliable. Vous serez  assurément  touchés par la simplicité, la gentillesse et l’hospitalité de cette famille.

 

Day 4

Nous avons quitté Vieng et sa famille en fin de matinée, après un dernier café et quelques caresses à nos trois petits amis.à poils. Avant de prendre la route, nous nous sommes rendus à Sai Nyai eco-school, à quelques km de notre homestay. Il s’agit d’une école, où plutôt d’un centre qui a pour vocation de sensibiliser les différentes communautés rurales économiquement défavorisées sur leurs besoins vitaux en respectant l’environnement de façon durable. Adultes et enfants peuvent apprendre la fabrication de savon biodégrable, préparent différents snacks à base de cacahuètes, pratiquent la culture de champignons, les «  élèves  » profitent également de différentes activités sportives et peuvent bénéficier de cours d’anglais. Nous sommes arrivés au centre à l’heure où Claire et Sarah prenaient leur déjeuner en compagnie de trois lao. Elles nous ont invité à partager la fin de leur repas, ce qui nous a permis de faire connaissance. Originaires des Etats-Unis et de Belgique, elles travaillent en tant que coordonatrices dans l’éducation et le marketing à Sai Nyai eco-school depuis un an et demi. Vous pouvez en savoir plus sur cette belle initiative, n’hésitez pas à vous y arrêter si vous passez par chez Vieng, seulement quelques km direction Paksé.

 

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Nous avons continué la route en direction de Paksé, entourés par les champs de manioc et traversant plusieurs villages. Notre but était la cascade de Tad Pasuam, pas facile à trouver  ! Il nous a fallut pas loin de quatre aller-retour avant de trouver le panneau, visible seulement sur un sens de la route  ! Mais cela valait le détour  : nous avons découvert à nouveau un site unique. Ce qui nous a frappé à première vue se sont les roches… des colonnes de basalte, qui rappellent aussitôt le Giant Causeway en Irlande (pour ceux qui connaissent).

 

Sur place il est possible de visiter un village ethnique, de dormir dans un guesthouse perchée dans les arbres et la végétation, mais aussi de vous restaurer. Il existe en effet un restaurant avec une vue imprenable sur les chutes d’eau, avec un décor digne d’un film de cinéma… Tout est fait de bois et de racines  ! Par contre la beauté du site à un cout… les prix y sont assez élevés. C’est donc munis de quelques gâteaux secs et d’un soda que nous nous sommes installés en amont de la cascade, la piscine naturelle se trouvant juste avant les chutes  ! A cette saison (fin de la saison sèche) le niveau est bas, aucun souci pour se baigner  ! Mais je n’ai pas dit se rafraichir… l’eau était plus que tiède, sommes repartis sous une petite averse, aussitôt mouillés, aussitôt secs  ! La magie du scooter combinée aux 35° du Laos…

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Cette petite boucle sur le plateau des Bolavens fut vraiment une belle expérience, je vous recommande vivement de faire de même si vous avez un jour la chance d’être dans cette région du Laos. Nous n’avons pas fait la grande boucle, mais sans regret, préférant se poser, partager, en compagnie de Vieng et de sa famille.
N’hésitez pas à tenter le homestay et passer outre nos standards de confort, ne soyez pas effrayé par le fait de vous doucher habillé avec une casserole d’eau fraiche… Mon conseil, allez à l’eco-school achetez un savon pour 15 000 kips – 1,70€ et faites comme les lao et… lavez vous dans la rivière  ! Un moment magique et inoubliable…

 

Laura L'Exploratrice
Je m’appelle Laura, passionnée par le voyage et les rencontres, j’ai créé Laura l’Exploratrice afin de faire connaître au plus grand nombre le tourisme de demain. Récemment diplômée d’un MBA en Communication et Stratégie digitale, ce blog a été l’opportunité de mener un projet personnel de A à Z. Après 3 mois à parcourir l’Asie du Sud Est, me voilà riche de découvertes et de souvenirs que je souhaite partager avec vous.

Je m’appelle Laura, passionnée par le voyage et les rencontres, j’ai créé Laura l’Exploratrice afin de faire connaître au plus grand nombre le tourisme de demain. Récemment diplômée d’un MBA en Communication et Stratégie digitale, ce blog a été l’opportunité de mener un projet personnel de A à Z. Après 3 mois à parcourir l’Asie du Sud Est, me voilà riche de découvertes et de souvenirs que je souhaite partager avec vous.

Laura L'Exploratrice

4 Commentaires

  • Répondre
    Noelle
    1 mai 2015

    Très intéressant cet article, agrémenté de photos, ici en Europe et tous les pays industrialisés, ou la société de consommation nous éloigne de l’essentiel, vouloir toujours plus, de voir des personnes qui sourient, qui sont heureux sans artifice, devrait nous amener à changer notre manière de penser et d’agir.

  • Répondre
    1 mai 2015

    Au top Laura ! Tu me fais kiffer :-)))
    En plus je viens de voir des photos d’endroits que je n’ai pas au plateau des bolovens ! Génial 🙂

  • Répondre
    11 décembre 2015

    ahh le plateau des Bolovens.. un de mes plus beaux souvenirs de mes voyages au Laos. 🙂 avais-tu fait la boucle de Thakheak aussi?

    • Répondre
      11 janvier 2016

      Non je n’ai pas fait la boucle de Thakheak, peut être une prochaine fois 😉
      Et toi ? L’as tu fait ?

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